Comment juger un poème?

Hello alors en faite je me poser une question ( et oui 5H de travail à la mairie çà laisse à penser )
comment juger un poème et comment faire pour savoir s'il est bien.
Par exemple j'ai taper sur google poème amateur et j'en ai pris un sur un blog amateur et je voulais savoir qu'est-ce que vous en pensez, les défauts par rapport à un "bon" poème etc... histoire de pouvoir juger
( la seul chose que j'ai dicerné c'est qu'il est écrit en 10 sylabe lol et pas de rimes mais çà à la limite ... )


Un jour, dans mon monde, je suis arrivé.
J'avais pris sur moi toutes mes angoisses,
Mes peurs, mes craintes, pour m'affronter seul.
Ce périeu chemin pour y arriver.

Enfin devant moi! comment se faire face?
Regarder en soi? avoir le courage?
Suis-je plus naïf qu'un autre le serai ?
Et sans cesse ce doute, cette douleur intense.

Finalement je reviens de ce noir.
Plus grand? je ne sais pas. Mais très soulagé.
Le fond des abîmes ouvre beaucoup de portes
Mais une seul sortie vers la lumière pure.

Pour moi, en bonne égocentrique, un poème est bon s'il me parle-c'est à dire dans lequel je peux me reconnaître-, dit quelque chose d'un vécu "vrai", entier, et dans un language du "beau"
Quand il n'y a pas de mensonge
Quand il y a de l'âme
Bref, c'est tout à fait subjectif.............

En tout cas, j'aime beaucoup celui-ci, la descente aux enfers est un sujet qui me touche quand elle est racontée sans pathos et le contraste ombre/lumière est pour moi le creuset dans lequel le coeur humain est soumis aux lois de l'alchimie pour accéder à sa propre grandeur.

Donc j'y retrouve mes critères de Beauté:Vérité, profondeur, esthétique
Ces critères n'étant qu'une manière, bien imparfaite de tenter d'exprimer le fond du sujet:
en vérité, un poème est beau pour moi quand il jaillit du silence et se meurt dans le silence, quand il est transparent au silence, n'étant qu'une manifestation de ce dernier

Allez je me jette:

Ce que le poème raconte a l'air sincère, ce qui est appréciable, les mots sont écoliers pris sur le tas... pourquoi pas?
Pas mal dans l'ensemble

j'vois toujours pas pourquoi on jugerait un poème. ( de quel droit? j'suis toujours pas sorti de ça lol...(pour ceuw qui savent).D'un côté, juger ce serait comparer.

Pour Bobe:

Là est peut-être tout l'enjeu du "juger" bon: exercer son discernement sans comparer

On pourrait écrire des tartines sur les méfaits du jugement comparatif qui est en quelque sorte "étanche" au nouveau, figé( produit de la peur?), purement conceptuel...........

N'y aurait-il pas un jugement sain?
Un regard qui ne cherche pas n'est-il pas superficiel?

Comprendre la réalité, tenter de la voir telle qu'elle est impique en effet il me semble de renoncer au jugement comparatif.
Par contre, toute recherche d'une Vérité implique une vision de plus en plus aigüe de la réalité.

Dire "ce poème est nul à chier" ou bien "c'est vraiment trop cool" serait assez stupide, n'exprimant que l'aversion ou attirance de l'orateur et ce sans éclairage aucun, ce serait vraiment du "juger" à 2 francs.
Par contre, un "bon" juger, pour moi, ne dit pas "ceci est bien ou mal" mais éclaire sur le fond de l'expression, associe, comprend ,rend plus lucide........

Est-ce mal?
Doit-on juger le juger?

Renvoi aux 4 nobles vérités: le Bouddha recommandait justement d'être conscient de tout!
Non pas en renvoyant à un idéal auquel se conformer (jugement comparatif) mais en exerçant son attention....

Un "bon" juger ne dit pas seulement j'aime ou je n'aime pas; conscient de ses attirances et répulsions, il cherche, sans référence à des lois, le pourquoi de ces impressions subjectives, à l'intérieur et à l'extérieur.
Et trouve le repos quand tout s'est éclairci.......

Cela renvoie à ton questionnement mystérieux:porquoi l'homme cherche t-il le Beau, l'équilibre, l'harmonie ?
Ou pourquoi les tensions disparaissent-elles dans l'équilibre, le Beau?
Pourquoi trouver son bonheur dans l'apaisement des tensions?

Car effectivement, si l'Homme ne cherchait pas cela, il n'aurait aucune raison de juger, tout étant alors égal, l'amour le plus pur comme le meurtre le plus atroce.
Mort du désir?
Il deviendrait alors pure réceptivité, passivité.

L'action part toujours d'un jugement, d'un acquiessement.
Le désir chez les sages ne me semble pas éteint, mais placé plus profond, plus haut.......
Accepter la maladie, la mort, la souffrance ne veut pas dire ne pas agir contre.
L'acceptation est intérieur.
Le jugement vient ensuite "là, j'interviens, là je n'interviens pâs"
Pourquoi la plupart des sages-y compris Bouddha- se sont-ils tournés vers les autres à la vue de leurs souffrances?
S'ils l'avaient acceptée?

Il me semble que, la vie acceptée sous toutes ses facettes, notre incarnation acceptée, on peut alors jouer le rôle qui nous est dévolu, et ce rôle implique un jugement de chaque instant, pour une action juste, pensée juste, parole juste, moyen d'existence juste........., grâce à l'attention et la concentration juste........

Quand il s'agit d'un poème, et peut-être même plus généralement d'une oeuvre d'art, je n'employerais pas le terme juger, il ne me semble pas correspondre car le ressenti de chacun est personnel et unique. Il y a trop peu de critères pour juger un poème ou quelconque autre oeuvre objectivement . D'ailleurs, l'intêret de l'art, c'est aussi qu'il ne peut se juger que subjectivement. Donc pas de jugement défini, juste personnel.

J'employerais le terme d'appréciation, négative ou positive.

En gros, " j'aime, j'aime pas..."
Et non pas, " c'est bien, c'est pas bien..." sur l'art, ça ne veut rien dire!

Marien a écrit:

En gros, " j'aime, j'aime pas..."
Et non pas, " c'est bien, c'est pas bien..." sur l'art, ça ne veut rien dire!

Tout à fait d'accord!
Quant aux réponses de Chamy et Bobe... l'auteur demande lui même un jugement/critique... ce n'est pas forcément un plaisir de le faire, je n'ai pas pris un plaisir de le faire, mais je l'ai fait car je sais que moi aussi j'aimerais qu'on donne un jugement sur ce que j'écris plutôt que d'entendre que c'est bien... bien, pourquoi pas? Mais POURQUOI?

Content de voir que l'on est sur la même longueur d'ondes, Titroll.

Pour mon humble avis, la réponse à ta question serait que tout jardinier aime à cueillir ce qu'il a semé et à en savourer la saveur. Tout artiste aime montrer son oeuvre, la faire vivre et savoir ce qu'on ressenti les gens touchés par son travail. Tout philosophe ou monarque s'est un jour demandé comment on le verrait dans 5 ou 10 siècles (cf Marc Aurèle).

Bien que pour la poésie, tout poète aime partager ses oeuvres, mais certains se disent (et j'en suis, parfois) qu'un texte, une fois écrit et lâché dans la nature par son auteur, ne lui appartient plus et devient alors universel.

Non mais vous m'avez pas compris. je repondrais plus tard je dois partir:) .

en effet, dire c'est bien ou c'est pas bien ne veut rien dire.
Par contre, -tu peux appeler celà "apprécier"- ,on peut peut-être regarder si, d'après nous, ce poème rend l'Homme qui le lit meilleur -est en qq sorte tendu vers le bien-cf Protagoras de Platon-

Le poème dont on discute ouvre pour moi une porte finale sur la lumière et incite au courage.

Donc appelle en moi celle qui est "grande".

D'autres poèmes ouvrent la porte de la médiocrité -désolée....- toutes les oeuvres humaines ne sont pas jolies

Là , je juge dans le sens qui ne vous plaît pas...........

D'autre part, juger un poème ne signifie pas juger son auteur........

Marien, je ne suis pas d'accord avec toi.
La quête de vérité doit passer avant la recherche de flatterie.

D'autre part,parfois, on manque de confiance en soi et ses productions.
Dans ce cas, ne soumettons pas nos oeuvres au jugement d'autrui.

L'ami doit pouvoir juger quand c'est necessaire et remonter la confiance quand ça l'est aussi, encourager sans trop d'exigeance.

Si on m'offre un cadeau, je ne vais pas toujours faire part de mes impressions à celui qui me l'offre.

Aussi vais-je écouter un poème, comme un cadeau, mais s'il ne plaît pas (je le juge pas bon pour moi;il est une expression de l'état de l'âme de l'auteur), je le range aux oubliettes ou essaie de comprendre d'où celà vient en moi et en l'auteur.

Je ne vais pas encombrer mon âme de toutes les expressions de toutes les âmes de l'univers...

Le jugement met l'ordre dans l'âme.Sans ordre, l'âme devient une caverne de brigands.

Mais un jugement sans sagesse est tyrannique .

Freud dit que le moi est dans une sale position.

Sous peine d'être confronté aux pires angoisses, il doit faire cas du tyran qu'est le ça, se soumettre aux exigeances du surmoi et du monde extérieur.

Celui qui se connaît lui même n'est pas trop sévère dans ses jugements..........

t'es sur que c'est dans Protagoras? et non dans Gorgias? en ce qui concerne le fait de faire une action dans le but de rendre meilleur?

chamy a écrit:

Si on m'offre un cadeau, je ne vais pas toujours faire part de mes impressions à celui qui me l'offre.

Jolie réponse Chamy ^^

pour bobe, aussi dans Gorgias mais il en discute plus longuement et avec une argumentation plus riche dans Protagoras (si mes souvenirs sont bons........)

De toute façon, c'est un thème cher à Platon et aux disciples de Socrate........,d'où leur idéalisme.......